Skip to content

La Pyrale du buis est en effet un très joli papillon, mais c’est avant tout, tout au long de son stade larvaire, une chenille vorace qui fait des ravages dans les buis énormément répandus dans nos jardins. Les buis sauvages présents dans nos forêts ne sont pas non plus épargnés. La Pyrale du buis est arrivée en Europe par accident et n’a aucun prédateur naturel, pour cette raison elle reste très difficile à éradiquer. En utilisant quelques méthodes; il est possible de la faire sortir de nos jardins, au moins pour un temps. N’oublions pas qu’il est important de connaître la nature et ce qui la compose avant d’apporter une réponse fonctionnelle pour la préserver…

Est-ce que la chenille de la Pyrale du Buis est dangereuse ?

La pyrale du buis fait partir de l’ordre des lépidoptères, des papillons de nuit originaire d ‘Asie orientale (Chine, Corée, Japon). La pyrale du buis se nourrit exclusivement de buis mais aussi de quelques espèce de houx et de fusains. Elle n’est pas dangereuse pour l’homme, rassurez-vous, ses chenilles urticantes sont pour nous inoffensives. Elle attaque spécifiquement les buis, autant les variétés sauvages que l’on trouve couramment dans les sous-bois que les buis d’ornement, dévorant les feuilles et l’écorce des rameaux jusqu’à la mort du sujet. Les colonies de pyrales sont très importantes, d’où l’importance des dégâts qu’elles commettent. Les buis notamment attaqués sont Buxus sempervirens, Buxus rotundifolia (le buis à feuilles rondes) et Buxus colchica. La première attaque commence à l’intérieur du buis et est très facile à déceler. Vers le mois de juin, tous les arbustes commencent à généralement afficher leurs nouvelles pousses. En même temps, la première génération de pyrale sort de son stade larvaire et il n’y plus de pression sur les buis attaqués. Le répit ne dure que jusqu’au mois de juillet et ne reviendra pas avant les premiers froids.

A quoi ressemble la pyrale adulte, que savoir sur elle ?

Le papillon de la pyrale du buis possède une forme triangulaire ornée d’ailes blanches ourlées de brun. Il peut aussi être totalement brun avec un croissant blanc mais c’est beaucoup plus rare. La forme adulte mesure entre 36 et 44 mm et il existe très peu de différence de taille entre les mâles et les femelles. Contrairement à certains papillons nocturnes, la pyrale est capable de se nourrir à l’état adulte car elle a une trompe qui lui permet de butiner.

Ce détail important la rend extrêmement invasive car ayant une vie plus longue (12 jours lorsqu’elle est féconde, et elle commence à pondre 7 jours après la fécondation) elle peut pondre plusieurs fois tant que la température lui permet. Les femelles ne pondent plus quand le froid arrive, en novembre, les oeufs ont besoin d’une température de 15° pour un développement complet.

Du printemps au début de l’automne, les femelles pondent entre deux et quatre fois sur le revers des feuilles. La pyrale femelle pond de 200 à 300 oeufs par ponte, soit en moyenne 800 oeufs dans sa vie et maximum 1200. Les œufs ont une forme allongée et aplatie, ils sont jaunes translucides donc très difficile à repérer. Ils sont généralement groupés en ooplaques (nids) de 20 à 30 œufs. Au bout de 7 jours ils éclosent, 45 à 60 jours se passent pour le cycle entier, d’œuf à papillon.

Que dois-je savoir sur le stade larvaire de la pyrale ?

La chenille de la pyrale du buis possède un corps vert sur lequel il y a des bandes blanches et des verrues vert très sombre hérissées de poils blancs, surmonté par une tête noire. Elle a dix fausses pattes abdominales et six pattes thoraciques. Ne vous méprenez pas car elle ressemble beaucoup à la piéride du choux bien qu’elles ne sont pas les mêmes. La chenille de la pyrale du buis tisse de petites et fines toiles entre les feuilles. Si vous regardez bien aux pieds des buis il arrive souvent de trouver des déjections sombres marquant leur présence dans ou sur l’arbuste. La chenille va muter quatre fois avant de devenir nymphe et c’est durant toute cette phase-là qu’elle se nourrit des feuilles de son hôte et qu’elle change de taille :

  • Au premier stade, la taille de la chenille de la pyrale du buis est de 3 mm. Elle est presque invisible et ne peut s’attaquer qu’à la cuticule des feuilles ce qui la fait rester à l’envers du feuillage donc moins visuellement détectable.
  • Au second stade, elle commence à se déplacer et démarre le grignotage du dessus des feuilles qui fera commencer le feuillage à sécher. Elle commence aussi à tisser des fils de soie pour se protéger et rendre ses déplacements plus faciles. Elle devient très rapide si elle est menacée.
  • Au troisième stade, elle peut attaquer les feuilles par les côtés, le buis souffre beaucoup pour réaliser sa photosynthèse et s’affaiblit énormément.
  • Au quatrième et dernier stade, le plus funeste pour le pauvre arbuste juste à peine un mois après l’éclosion. La chenille est à son stade le plus vorace et sa taille fait 4 cm. Elle dévore toutes les parties vertes de l’arbuste et dès qu’il y en a plus, elle s’attaque alors à l’écorce, provoquant des blessures importantes qui laisseront pénétrer dans l’organisme déjà très faible de l’arbuste, champignons et autres pathogènes. Elle terminera par entrer en nymphose, période qui dure à peu près un mois. Les nymphes (chrysalides) sont vertes au tout début puis ensuite brun marbré, nous pouvons les retrouver pendues aux feuilles la tête en bas.

La dernière ponte arrive entre octobre et novembre, quelques chenilles seront au premier stade quand le froid arrive et elles ne survivront pas à celui-ci. Pour ce qui est de celles qui sont au stade deux et trois, elle seront suffisamment fortes pour survivre. Ces chenilles se mettent en diapause dans un cocon, l’hibernarium, qu’elles tissent pour l’occasion, inséré entre deux feuilles roulées sur elles-mêmes. Quand le mois de mars arrive, les températures commencent à remonter, elles sortent et arrivent à l’age adulte au mois de juin. Celles qui étaient au stade de chrysalide en novembre vont patienter jusqu’au redoux avant de terminer leur transformation.

Quelles sont les solutions que nous recommandons contre la pyrale ?

La pyrale du buis ne peut être éradiquée que grâce à un entretien suivi et attention particulière portés à vos buis. Pour cela il faut inspecter le revers du feuillage une fois par semaine dès le mois de mars. Le piégeage est également une méthode très efficace pour repérer la présence de ce nuisible.

Les pièges pour la pyrale

Les pièges sont spécialement conçus pour attraper les papillons et non les chenilles pour éviter la ponte et aussi pour repérer l’arrivée de ces papillons pour savoir à quel moment traiter.

Les pièges diffusent des hormones sexuelles qui attirent les mâles et les piègent. Pour bien faire et augmenter l’efficacité des pièges nous avons retenu quelques recommandations :

  • Les pièges à phéromones doivent être posés très tôt car ils ont besoin d’un délai important pour agir.
  • Les phéromones utilisées doivent être persistantes dans le temps.

La prévention contre la pyrale

Il existe des filets anti-insectes qui vous permettront de protéger les buis qui ne sont pas encore envahis. Nous vous recommandons de les mettre en place avant le premier vol à savoir fin mai début juin pour empêcher les papillons de venir pondre sur vos arbustes intacts.

Nous utilisons aussi des trichogrammes, des petites guêpes parasitoïdes très efficaces contre beaucoup de ravageurs. Elles sont une solution efficace à utiliser dès que les papillons apparaissent car certaines souches parasitent spontanément les oeufs de la pyrale. Les micro-guêpes vont aller jusqu’à pondre à l’intérieur des oeufs de la pyrale pour au final voir éclore des oeufs de guêpe. Les trichogrammes sont stockés par milliers dans des sortes de pochettes en carton. Nous recommandons de déposer les diffuseurs dans les buis dès les premiers vols, ils agiront pendant 15 jours. Les lâchers doivent être répétés deux fois à chaque période de vols.

Mesures que nous recommandons pour lutter contre la pyrale et sauvegarder au mieux vos buis

  • Limitez la population de pyrales en favorisant la présence d’oiseaux prédateurs comme la mésange, le moineau domestique, l’hirondelle des fenêtres,…
  • Bien tailler vos buis en hiver permet de supprimer quelques cocons d’hivernantes et de nettoyer les arbustes des rameaux attaqués. En regardant de plus près le feuillage en profondeur il est possible de retirer à la main tous les cocons visibles.
  • Pensez à bien nettoyer les alentours de vos buis tout au long de l’année comme les feuilles mortes. Tous les débris végétaux doivent disparaître.
  • Commencez à scruter le feuillage dès le mois de mars, si vous habitez dans le sud de la France commencez en février. Vous repérerez ainsi le réveil des chenilles hivernantes et vous pourrez traiter au Btk ou autre rapidement.
  • Ne relâchez pas la pression au niveau du traitement : à partir du premier vol des adultes en juin, les femelles pondent très vite. Des pièges à phéromones vous indiqueront le moment du vol, vous saurez ainsi qu’il vous faudra traiter une semaine à 10 jours plus tard. À partir de là, les stades et les pontes se superposent, une grande vigilance sera de mise.
  • Poursuivez vos efforts jusqu’en novembre en surveillant les pièges.

Une fois les arbustes traités, ils peuvent refaire de jeunes feuilles s’ils sont convenablement arrosés et nourris, car ils sont affaiblis et plus ou moins en mauvais état. Un nettoyage au jet d’eau puissant va débarrasser le feuillage des fils de soie et des éventuelles chrysalides tout en hydratant parties aériennes et racines. Il faudra ensuite nourrir les pieds avec un bon apport de compost, et réaliser une taille des parties touchées. 

Cet article comporte 0 commentaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Back To Top
Rechercher